Trente-sixième jour
Mercredi. Dernier jour tranquille à
Essaouira. Demain, je file à Marrakech. Je me lève avec un bon mal
de crâne. Évidemment, les échéances de départ provoquent malgré
moi des contractions internes, crispations de tripes. L'eau a été
rétablie dans l'hôtel, pendant la nuit. Je ne me suis pas lavé
depuis trois jours. À part aux endroits stratégiques. Aujourd'hui
j'ai prévu hammam et massage. Achat d'un billet Supratour pour
Marrakech. Achat de deux trois trucs à Saïd.
Trente-sixième jour
J'ai rempli chaque mission avec succès.
Coût estimé : trop. Mais je dois encore acheter de l'huile
d'argan. Quelques litres.
Trente-sixième jour
Nous avons échangé nos adresses avec
Saïd. Auparavant, il m'avait emmené chez un beau-frère qui tient,
entre autres, un magasin d’Épices dans le souk, sous les arches
d'un ancien caravansérail et à quelques mètres des étals de
poissons. Ce Monsieur nous a servit le thé, m'a annoncé les prix,
ça a fait gloups dans ma gorge. J'ai donc dû réviser mes
prétentions, j'ai pris quatre demi-litres, dans quatre bouteilles
plastiques d'eau minérale. Mais c'est de la première pression à
froid, garantie par Saïd, première qualité. Nous sommes alors allé
faire deux trois courses pour le café amazigh de l'admirable Hichem,
qui nous a donc cuisiné des brochettes de kefta et des tomates
grillées. Je n'aurais d'ailleurs pas dû me gaver comme je l'ai
fait. C'était délicieux, mais j'ai l'organisme crispé, je ne lâche
rien, et mon expérience de hammam et de massage californien était
agréable. Deux jeunes femmes très jolies, sans pitié, se sont occupées de mon cas. Évidemment,
si Hichem avait été masseur, peut-être que. Mais bon. 500 dh, pas donné,
quand-même, dans cette ambiance entre la maison close et le salon de
coiffeur, où je finis en lapant un thé brûlant. La mère
maquerelle, encore jeune et pas si bien coiffée que ça, est venu papoter quelques minutes, histoire
de mériter son salaire. "Les filles d'ici ont le sens du massage, elles ont des mains", me dit-elle, "c'est une tradition". J'explose mon budget en une journée de
dépenses, j'aurais pu rester deux semaines de plus avec tout ça. Mais je dois rentrer, maintenant. Et je me dis qu'il fallait bien que je lâche ma thune dans
ce pays qui a besoin de blé.
Bon, objectif, demain avant de partir
acheter de la mahia Ghazella ou Rousso (sur les conseils de Saïd,
qui rejoignent ceux d'Andy)(la mahia c'est l'eau de vie de figue du coin, je rappelle). Départ estimé direction
Marrakech, 15 h 15. Ensuite, eh bien, ce sera le retour à Arnakech, les taxis qui
cherchent à te flouer, les hôtels qui refusent de négocier, et
Jemaa El-Fna, une réjouissante dernière fois. Je vais flipper pour
mon avion, le lendemain, fermeture des portes à 8 h 20, donc, il me
faudra trouver un grand taxi pas trop gourmand avant 7 h. Tous mes
derniers dirhams pourraient passer dans cette ultime course, à moins
que je ne réussisse à prendre un bus, square Foucault, ce qui est
compliqué en raison d'une absence totale de renseignement, le numéro
du bus, l'horaire, je ne sais même pas où trouver les informations.
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