"Mike, entre les mâchoires de la porte à battants du Saloon, s’immisce, comme s’il allait poliment chez l’épicier de son village : discret, presque timide, mais sans hésitation, dans l’incendie miraculeux d’un bouge du Far West. Au comptoir, il remarque un groupe d’hommes livides et silencieux, qu’un barman à l’allure bonhomme sert avec dextérité. Autour des tables de bois fument et boivent d’autres cow-boys, à peine dépoussiérés, vestes tombées, dont les voix mâles éclatent, raclent, ronronnent. Des lampes élégamment habillées de verres jaunâtres et ventrus tombent depuis un plafond haut. L’odeur, de bête mouillée, de sueur, de fumée, de pétrole brûlé, âcre, méchante, manque l’étouffer mais il garde son flegme. Au regard interrogatif du patron, il répond qu’il veut boire et manger."
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