lundi 17 décembre 2012

Mes carnets du Maroc (53)

Trente-et-unième jour
Tout est mouillé. Le coussin sur lequel je suis assis, la table, sont poisseux. Et ma chambre sent l'humidité. Je suis sur la terrasse, face à la lune, dont la lumière frappe une volée de flèches argentines. Un albatros lâche son cri de grosse mouette et le vent, qui pourtant me nourrit d'un souffle de large et m'oblige à me couvrir, ne contrarie pas sa course. L'océan qui s'éclate à quelques mètres, en lignes blanches successives, s'approchent en hurlant des remparts d'Essaouira.

Trente-et-unième jour
Le quatrième mur de ma chambre est une baie vitrée sur l'océan. Une terrasse presque privative, tout simplement parce que je suis seul à l'étage. Il y aura probablement du passage, sinon, dans la semaine. Une jolie chambre avec des carreaux en terre cuite, un plafond de bois à l'ancienne. Des poutres maîtresses par deux, des troncs polis. Des linteaux, toujours par deux, branches principales. Puis une multitude de bâtons, à l'image du treillage de roseau d'Aït Benhaddou. Le tout repeint avec un goût douteux, le même vernis que celui d'un chalet sur ma montagne, en Savoie. Le lavabo est en terre cuite, avec des motifs, tel un vase, soutenu par une pierre polie. La douche est italienne. Et si le luminaire part un peu en lambeaux, au moins, il y a une lampe de chevet. « Les Marocains ils ne comprennent pas les Européens ils veulent lire avant de dormir, ja, et consulter leur guide, c'est normal, et les Marocains ils disent non non non, pas dépenser 3 dh pour ça ». L'indignation d'Andy, son accent proverbial, son outrance, sonnent encore à mes oreilles. J'ai quitté Aït Benhaddou avec émotion ce matin. Simon me disait viens vivre ici, je te trouve un terrain, une femme, la vie sera paisible et on sera voisins. Ils se sont bien occupé de moi, pour que j'obtienne un taxi, et Khadija me faisait tu devrais rester encore, j'ai acheté du poisson. Je n'ai pas vu la mignonne Maria, je lui aurais bien dit au revoir, un petit bisou.


1 commentaire:

  1. Il est beau ton carnet de voyage, Ouam. Plein d'amour pour les terres traversées, pour les moments partagés.

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