vendredi 21 décembre 2012

Mes carnets du Maroc (54)

Trente deuxième jour
Je rentre dans une semaine. Ça me paraît tôt.
Il ne faut pas anticiper, Ouam.
Savoir garder l'esprit occupé par l'espace qui se découvre, en ce moment, à lui. Et peut-être aux rencontres, aux esprits qui feraient le même effort, ou la même absence d'effort. Pour l'instant j'erre dans la médina d'Essaouira. Les commerçants te sollicitent, comme un peu partout, mais sans agression. La proximité de l'océan apporte des odeurs, ce fond sonore régulier, et les gabions veillent sur les toits. J'ai fait un tour au port, j'avais aperçu les chalutiers rentrer une heure ou deux avant, l'agitation était encore à son comble, d'autant qu'un bateau partait. Je cherchais un endroit ou me poser pour admirer tout ça, ne trouvant pas, je me suis à nouveau enfoncé dans les venelles terreuse et achalandées de la médina, j'ai fait un tour sur les remparts hérissés de canons fabriqués à Barcelone en 1781. C'est à cet endroit que j'ai rerpéré une ou deux terrasses de restaurant, et j'avais faim, il se trouve. Mais j'ai résisté, j'ai cherché et trouvé mon hôtel ou j'ai dormi quelque heure. Mais le premier réflex, au réveil, je suis allé sur une de ces terrasses. Et voilà l'histoire du jour.

Rien n'égale en beauté, en sérénité, pour l'instant, ce moment au café Hafa, à Tanger, les guêpes s'acharnant sur les restes sucrés de mon thé à la menthe, le détroit juste en face. J'attends de vivre une inoubliable seconde encore, avant la France. Je dois fixer l'horizon, laisser blanchir et s'enrager l'océan sur les récifs entourant Essaouira. Ce soir, un ciel parisien sur la plage, l'Atlantique semble calme, sauf un moutonnement régulier, au large. Un escadron de mouettes grisâtres plane au-dessus de ma tête et l'une d'elle se met à courser un albatros. Le pauvre et grand oiseau des mers a une plume de travers, et c'est à croire que c'est ce qui lui est reproché, sa mauvaise tenue. Entre le port et la plage, des nués d'oiseaux, je ne sais s'ils cherchent tous de la nourriture. Cela n'empêche d'ailleurs pas le plaisir de se laisser porter ainsi par la bourrasque. J'ai trouvé une terrasse intéressante, un muret pour les pieds, que vient lécher l'eau. Un thé à la menthe pour me réchauffer. Ce thé m'est comme un compagnon maintenant. Il me manquera.


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