jeudi 17 décembre 2009

Bourge Dubaï (suite)

Outre les balades dans le désert, il n’y a pas grand’ chose à faire à Dubaï. Si, les courses. Les Mauls ici rivalisent de gigantisme, les boutiques occidentales succèdent aux boutiques occidentales, tu comprends instantanément le capitalisme mondialisé. Ah oui, et tu vas faire un peu de ski dans le plus gros frigo du monde. Tu frimes un peu, sur la piste, qui n’est pas si ridicule que cela, une bleue, je dirais. Tu lis avec ébahissement le slogan de Shell, en plein milieu de la piste, visible depuis le téléski. Il fait 28 degrés dehors, c’est l’hiver, il fait plutôt 45 pendant l’été, et 3 degrés en permanence dans le frigo. Shell préserve l’environnement (en substance et en anglais). Bon puis tu vas lécher quelques vitrines, coutume locale. Ça circule bien, dans les longues avenues claires de l’un des plus grands centres commerciaux du monde. J’ai pu lire que les minijupes côtoyaient les abayas noirs (les voiles), ce n’est qu’un raccourci de journaliste. Disons que les occidentaux sont habillés comme des occidentaux et, chose remarquable, exploit presque sportif, croisent et ne rencontrent jamais les autochtones. Les abayas noirs sont de magnifiques étoffes aux plis délicats, brodées de discrets motifs dorés, et les jeunes femmes ont des chaussures éclatantes, scintillantes, même, pas du tout assorties, qui dépassent, régulièrement, de l’ombre où elles se cachent. Les garçons pourraient être jolis, sous leur robe, mais il vaut peut-être mieux éviter de les regarder avec trop d’insistance. L’homosexualité, à Dubaï, n’est pas un délit, c’est un crime. Avant de prendre l’avion, tu as entendu parler de ce garçon de 15 ans, violé par deux émiraties et qui a failli être emprisonné pour homosexualité. Un scandale, le médecin arabe, puis les policiers, ont cherché à faire avouer au gamin qu’il était homo, ce qui en aurait fait le principal prévenu au procès qui allait suivre. Bon alors, si tu vas à H et M ou chez Dior Homme, ne compte pas sur le vendeur efféminé pour te dire si ça te va bien, et puis en plus, les prix sont à peu près les mêmes qu’en France, donc, on va laisser tomber les achats de vêtement. Ah sinon, il y a les boutiques de tissus arabes, les luminaires marocains, les meubles en bois précieux, de jolis objets, mais il faut avoir les moyens, c’est toujours pareil. En faits, les bons moments de ta journée, ce sont le petit tour à la plage ou tu ne fais surtout aucun bisou ni à ta femme ni à ton mec, c’est indécent si tu es hétéro, passible d’emprisonnement si tu es homo, mais l’eau est bonne, claire, bleue. Le paysage lointain, dans un brouillard de soleil blême, est une plantation de tours, et Burj Al Arab, l’hallucinant hôtel, symbole de Dubaï, semble déployer sa grand’ voile sur l’eau calme du golfe. Et puis, tu reprends le 4x4, puisque tout se fait en automobile, tu moques les imitations d’immeubles occidentaux, qu’on dirait en carton pâte, tu vomis les espèces de HLM pourris qui fleurissent, notamment sur l’île artificielle de la Palme, Jumeirah, et tu t’ébaudis de ces tours immenses, magnifiques, qui bordent l’avenue principale de la ville.

(Le jugement depuis a eu lieu, les deux violeurs, dont l’un était séropositif, ont été condamnés à 15 ans. La famille n’est pas contente, pour elle, ce n’est pas assez, elle a fait appel, car si le môme n’a pas contracté le virus, il « aurait pu ». Sur ce coup-là, la famille devrait montrer un peu de mesure, les deux hommes risquent la peine de mort.)


ort.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire