Au détour d'une lecture, je trouve un article signé Hervé Guibert, intitulé L'homosexualité. Il dit ce que je me tue à répéter à mes amis qui me demandent pourquoi il y a toujours de l'homosexualité dans mes textes. Je le reproduis ici :
- La plupart de vos récits suintent l'homosexualité...
- Comment voulez-vous qu'ils ne suintent pas ? Ce n'est pas que je veuille la dissimuler, ni que je veuille la ramener avec arrogance. Mais c'est la moindre des sincérités. Comment voulez-vous parler de photographie sans parler de désir ? Si je masquais mon désir, si je lui ôtais son genre, si je le laissais dans le vague, comme d'autres l'ont fait plus ou moins habilement, j'aurais l'impression d'affaiblir mes récits, de les rendre lâches. Ce n'est même pas une affaire de courage (je ne milite pas), il en va juste de la vérité de l'écriture. Je ne saurais pas vous dire cela plus simplement : l'image est l'essence du désir, et désexualiser l'image, ce serait la réduire à la théorie...
Hervé Guibert in L'image fantôme (éd. de Minuit, 170p, 14 euros)
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