Les vacances. Pour la dame aux pas feutrés, dont l'appartement n'est alors plus décoré que des photos de ses disparus, de quelques scories de noël qu'elle ne peut se résoudre à nettoyer, les vacances scolaires sont de longs tunnels de solitude. Elle n'attend plus la sortie de l'école, ce moment où elle a enfin un enfant, quelques heures, pour le goûter, les devoirs. Qui pourrait-elle attendre. Sur l'internet, elle contacte des jeunes hommes qui ne sont pas toujours très affables, avec les vieilles. Elle a eu l'opportunité de rencontrer l'un d'eux, un beau jeune homme, timide, dont les baisers fougueux, encore, la hante. Il tremblait entre ses bras, se lovait contre elle. En voilà un qu'elle croyait avoir un peu pour elle, le temps des vacances, il avait jouit si fort, sur son nez. Mais il tergiverse, maintenant. Elle ne se fait pas d'illusion. Elle doit rester seule, parmi ses chers disparus. Elle tricote, révise la numération, lit un livre jeunesse. Se rend à la Brasserie des Écoles, après la boulangerie et le marchand de journaux. Repère un enfant, lui sourit. Commande un thé russe, déballe une tarte au citron. Et attend.
Bon grosso modo, c'est une vieillesse de merde que tu nous prédis ???
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