Mamie prie, elle marmonne, dans la barbe qu'elle ne pense pas toujours à raser. Le dieu arachnéen qu'elle imagine chie une toile gigantesque et, surtout, depuis le cœur ionique, métallique, de son réseau, guette ses proies. Oh dieu ne t'acharne pas sur la pauvre dame qui te supplie. Ne la dévore pas tout de suite. Ne la digère pas. Mamie, prise, prie, marmonne et tricote. Un pull-over. Pour le garçon de l'internet. Eh petit frère, me répondras-tu, me feras-tu cet honneur, ce plaisir, ce réconfort d'un échange ? Un pull-over rouge, nous aimons le rouge, n'est-ce pas, c'est un de nos points communs. Eh petit frère, qu'aimerais-tu manger, je peux lui faire à manger, qu'est-ce qui te ferait plaisir. Du poisson avec du riz, c'est ça, c'est ce qu'il a dit, elle se rappelle, enfin, elle croit se rappeler, en réajustant sa robe de laine sur ses lourdes mamelles, et puis la bretelle de son soutien-gorge, qui avait glissée. Ses mamelles, si pesantes qu'elle ne peut se résoudre à les porter tout le temps, toute seule. Oh dieu, ne réduis pas encore cette flamme que tu as allumée. Je te fantasme, petit frère, dans mon lit, à ma table ou sur l'écran et c'est ce qui est léger, qui m'allège. Je veux croire un peu en la tendresse. Et le dieu qu'elle implore, Mamie, au coin de sa fenêtre, ce dieu est comme les autres, il ne répond pas.
oh !
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup toutes cette série de mamies.
RépondreSupprimerSalut Marco ! Et merci pour ce petit commentaire agréable.
RépondreSupprimer