Son cul haut-perché, ses jambes poilues, son odeur de lessive. Ses gros sourcils noirs, son regard vert et sa peau brune et glabre. Le dessin précis de son torse. L’impression d’aisance bestiale, la timidité, la fragilité. La sensualité involontaire, débordant d’une toilette bourgeoise, trop sage. Le plus fort en sport, il enfile un short court, un polo bleu. Il plie ses affaires avec soin. Il courre vite, longtemps, garçons et filles l’admirent. En silence. Du coin de l’œil. En vain, cherchent à le concurrencer.
Une soirée dans une salle des fêtes, ma première cuite, ou pas loin. Sa première griserie. Je ne peux me détacher de lui, je n’ai même aucun souvenir de mes amis. Nous fêtons les 18 ans du meilleur d’entre eux, pourtant, et la fin de l’année scolaire. Mathias est aimable, je m’aperçois que j’exerce quelque influence sur lui, il m’estime. Nous dormons sur une table, l’un à côté de l’autre. On rigole, le lendemain, on prend le bus, il dit que j’ai ronflé. Il descend avant moi. Ne me dit pas au revoir et, en effet, jamais nous ne nous revoyons.
Alors là, je comprends à 100 %, les ronflements, c'est rédhibitoire. C'est comme les pores de peau dilatés, une HORREUR au réveil !! Le nombre de fois où j'ai cru être amoureux fou après une nuit d'extase, et où au matin j'ai réalisé que non cela ne serait pas possible, ...
RépondreSupprimer@Gary : "Le nombre de fois" ... cqfd espèce de polisson.
RépondreSupprimerC'est l'un des privilèges de l'âge ..
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