mercredi 10 juin 2009

Fucking Féria (3)

Je ne retrouvai pas ma joie. Un peu de complicité amicale, des rires de viking autour d’une boutanche de pastis, percée sans doute, d’une andouillette achetée sur le marché de la Croix Rousse ou de quelque côte de taureau grillée et la pensée de cette rencontre avortée, impossible, me piquait le dos, me labourait l’échine. Ça parlait des femmes, parfois, ça cherchait en vain mon approbation, ça m’écœurait pour tout dire. Et puis surtout c’est les hommes que je voudrais bien comprendre. « Vous les pédés vous avez de la chance, c’est plus facile pour vous parce que vous savez comment sont les hommes ». Que puis-je répondre à cela. Que tous les jours je sors ma lanterne et que ce n’est pas si évident. Je pense à toi, à notre rencontre, hier soir. Aux adieux que nous ne formulerons pas.

La nuit dans les bodega, j’ai erré. Au milieu des beats et de la joie ambiante, balançait en moi la mélodie lancinante de ton absence. Je m’échinais, me tournais, je te cherchais partout. Chez Jany, aux Costières. Tu n’étais nulle part. Je tapais des pieds, grattais la piste, m'exaspérais. Une danse.

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