vendredi 6 mars 2009

Lui, toi, Lycée Ampère Bourse

Je te revois au Lycée surgissant de derrière un large pilier de pierre. Ce fut comme si, fier arbrisseau, tu sortais de terre. Ce visage frais, sale, maculé de jeunesse ! Soudain, les règles apprises, temporelles, que je m’efforçais de croire naturelles, s’effaçaient à jamais devant une certitude : « Je t’ai toujours aimé ». Des mots absurdes, qui ne peuvent dire la vérité, mais s’en approchent, autant que possible. Des mots défaits, flottants, qui avouent leur faiblesse. Des mots vaillants qui luttent contre le vide. Des mots absorbés par leur propre trou noir. Des mots-Dieu contre l’évidence, contre le temps. Tu étais soudain devant moi comme une apparition, dans la cour du Lycée. A l’instant où je t’apercevais, mon amour était de toute éternité. Ton regard vers moi avait la douceur, la couleur, la tendreté d’une jeune pousse d’aiguilles d’épicéa, de celles que je mâche avec gourmandise au printemps, sur mes chemins de montagne. J’en savourais, dès lors, si joyeux, le potentiel de douceur et de piquants. Car tes yeux, en croisant les miens, avaient esquissé, en même temps que tes lèvres, un timide sourire. Tu me découvrais entièrement et je te découvrais. Pourtant, ce ne fut, à cette minute, que le début de l’histoire. Tout en moi fut bouleversé, mes journées, mes westerns. Il ne fut plus un instant, plus un livre sans toi.

4 commentaires:

  1. joli texte.
    Mais tu mâches un peu n'importe quoi, non ?

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  2. en effet, c'est un sportif de haut niveau mais je vois qu'ici aussi, allez tous les deux dans ma blogroll, moi j'aime votre style à tous deux
    hugs et biz

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  3. Oui j'attends le livre où l'ombre de ce fantôme sortira discrètement avant même la première ligne. Ce jour là tu écriras un drôle de chouette bouquin. A bientôt

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  4. @choule : oui je mâchouille et après, je recrache.

    @philippe : salut !

    @Anonyme : ce texte est extrait d'un roman, Fucking Western. Je l'ai effacé de la version corrigée que je m'apprête à faire lire. C'est tout.
    Et je rappelle que le billet suivant s'intitule Deuil.

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