Troisième jour.
Bon dieu de
boulevard Zerktouni, qu'il est long. J'ai cru ne jamais trouver ce
que je cherchais, un café qui propose la wi-fi. J'étais même prêt
à me rabattre sur un Mac Do. Du coup, j'ai réussi à passer les
messages que je voulais. Un rendez-vous à 19 h 30, dont j'espère un
peu plus qu'une partie de jambes en l'air. Et je me tâte pour
m'organiser un réveil agréable, avant de courir à la gare des
voyageurs de la CTM, j'ai deux numéros pour cela, deux. Ah le Maroc,
ah, l'internet. Bon, je me fais l'effet de faire exactement ce que je
réprouve, mais dites, la chair est faible.
Grill 2011 :
mot de passe du Café Carnaval, boulevard Zerktouni.
Premier jour.
Dès ma première
visite, j'ai mal à un pied. Je boîte comme un imbécile derrière
Jeff, qui file toujours un bon train, tout heureux, par exemple, de
s'enfoncer dans Derb Ghallef, le souks aux mille échoppes et aux
trafics en tous genres.
Deuxième jour.
J'ai mal aux deux
pieds, maintenant.
Troisième jour.
Demain, je vais à
Tanger, avec l'objectif de m'y reposer. Je me sens épuisé par les
marches, par cette attention permanente qu'une ville nouvelle, et
surpeuplée, me demande. J'aime ce sentiment d'être l'étranger,
mais il me fragilise. Je suis vigilant à me fondre dans la
foule, j'observe les Marocains, j'essaie de faire pareil. Pourtant,
je sais que c'est marqué touriste sur ma gueule.
Quatrième jour.
J'ai petit
déjeuné à l'hôtel. Pas mal, d'ailleurs, quand je pense aux
horreurs que j'avalais à Madrid ou Athènes. J'ai même plutôt
apprécié le pain au chocolat, qu'ils appellent mignonnement petit
pain, très gras, mais avec bien peu de cacao et sans beurre. Me
voici rue Léon l'Africain ou je bois un café en terrasse. En face
de moi, un mur peint, comme je peux dire qu'il y en a beaucoup à
Casa, de ceux qui cherchent à cacher un bidonville ou un marché.
Celui-ci, je ne sais trop ce qu'il enferme. Je crois que c'est juste
un terrain vague, étant donné la pauvre végétation qui
dépasse. Mais ce terrain vague est protégé par un mur hérissé de
tessons de bouteilles. Je sirote mon café. J'attends. C'est un de
ces moments d'attente qui participent au voyage. Le serveur m'a amené un
grand verre d'eau. Je souris. Ce qui me sépare d'une bonne gastro.
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