samedi 21 juillet 2012

Mes carnets du Maroc (13)


Cinquième jour
Un peu plus tard, je suis allé voir la terrasse du Salon bleu, une sorte de petit restaurant tenu par Philippe et Olivier, deux lyonnais qui tiennent aussi la maison d'hôte pour riche, le Dar Nour. Il faut dire que je me suis mis dans l'idée de les rencontrer pour les interroger. Ils ont sans doute de bonnes histoires du coin, et puis celle de leur installation ici me semble représentative de quelque chose de marocain. Et, donc, cette terrasse du Salon bleu m'a offert cette vue sur la médina et sur la baie de Tanger, vue que je fantasmais depuis l'Europe. J'ai pris beaucoup de plaisir à observer l'empilement des maisons, les couleurs changeantes et les murs abîmés, les antennes paraboliques, qui font aujourd'hui parties de ce genre de paysage, les toujours très seyants linges pendus. La large place, devant le boulevard Mohammed VI, marque, en une élégante virgule, la baie. Je perds mon regard sur les immeubles blancs, plantés à l'autre bout, puis sur la colline autour de laquelle s'agglutine encore d'innombrables maisons. La lumière se déplace, désignant chaque quartier, selon son bon vouloir, le doigt d'Allah. Mais j'ai froid, quand mon thé à la menthe ne me réchauffe plus. Trois fois le prix habituel, mais je ne regrette aucun dirham dépensé là.

Cinquième jour
Le musée de la Kasbah ne casse pas des barres. L'occasion de s'instruire, tout de même, sur l'occupation du site de Tanger depuis les chasseurs-cueilleurs jusqu'aux Alaouïtes, la dynastie régnante, en passant par les Portugais, auteurs des murailles actuelles. Et puis ma foi ce musée occupe un palais, dont il faut admirer les céramiques de la cour, les portes en bois multi-centenaires et enfin les sublimes plafonds en cèdre, finement sculptés, colorés, de véritables splendeurs.

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