Cinquième jour
Un peu plus tard, je suis allé voir la
terrasse du Salon bleu, une sorte de petit restaurant tenu par
Philippe et Olivier, deux lyonnais qui tiennent aussi la maison
d'hôte pour riche, le Dar Nour. Il faut dire que je me suis mis dans
l'idée de les rencontrer pour les interroger. Ils ont sans doute de
bonnes histoires du coin, et puis celle de leur installation ici me
semble représentative de quelque chose de marocain. Et, donc, cette
terrasse du Salon bleu m'a offert cette vue sur la médina et sur la
baie de Tanger, vue que je fantasmais depuis l'Europe. J'ai pris
beaucoup de plaisir à observer l'empilement des maisons, les
couleurs changeantes et les murs abîmés, les antennes paraboliques,
qui font aujourd'hui parties de ce genre de paysage, les toujours
très seyants linges pendus. La large place, devant le boulevard
Mohammed VI, marque, en une élégante virgule, la baie. Je perds mon
regard sur les immeubles blancs, plantés à l'autre bout, puis sur
la colline autour de laquelle s'agglutine encore d'innombrables
maisons. La lumière se déplace, désignant chaque quartier, selon
son bon vouloir, le doigt d'Allah. Mais j'ai froid, quand mon thé à
la menthe ne me réchauffe plus. Trois fois le prix habituel, mais je
ne regrette aucun dirham dépensé là.
Cinquième jour
Le musée de la Kasbah ne casse pas des
barres. L'occasion de s'instruire, tout de même, sur l'occupation du
site de Tanger depuis les chasseurs-cueilleurs jusqu'aux Alaouïtes,
la dynastie régnante, en passant par les Portugais, auteurs des
murailles actuelles. Et puis ma foi ce musée occupe un palais, dont
il faut admirer les céramiques de la cour, les portes en bois
multi-centenaires et enfin les sublimes plafonds en cèdre, finement
sculptés, colorés, de véritables splendeurs.
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