lundi 1 octobre 2012

Mes carnets du Maroc (31)

Dix-neuvième jour
Hier, vendredi, le jour chômé des musulmans, le café Clock était fermé, au grand dam de mes amis de circonstance. Et tout à l'heure, retourné à l'hôtel, je demande un conseil, un café avec la wifi, et le mec me dit d'aller au café Clock. Alors moi je crois que c'est un endroit sympa, il n'y a pas de raison. J'y suis, là, maintenant, je viens de finir une Harira dont je pense qu'elle est sortie d'une boîte de conserve ou d'une brique. Très décevante au regard de celles que j'ai aimé à Tanger ou Chef Chaouen. Mais bon, cela fera un dîner raisonnable. En revanche, le cadre est superbe, c'est le concept du café marocain élégant. Pensé par un Américain, pour tout dire. Sous bassement en zelliges, d'ailleurs non, pas tout à fait, plutôt des mosaïques, je crois qu'il faut faire la distinction. Hauts murs badigeonnés du tadelakt jaunâtre de Fès, ornementations de stuc sculptées autour des fenêtres, plafonds en structure pyramidale, en bois de cèdre, sculpté et peint comme il se doit. L'endroit est confortable, les serveurs accueillants et la clientèle presque exclusivement occidentale. Évidemment les prix sont pour beaucoup dans cette ségrégation. 35 dh la Harira, c'est le prix d'un couscous sur la place Uta El Hamam, à Chef Chaouen. Maintenant, j'ai aussi vu le coca à 10 dh, un prix observé un peu partout. Sont forts ces américains. Je viens de penser qu'en plus il risque de pleuvoir cette nuit, et demain matin. Je suis marron, moi, avec cette chambre sur la terrasse. Ah ça y est, il pleut !

Vingtième jour
J'ai décidé de filer sur Meknès. Histoire de faire la tournée des cités impériales avant de voir le sud. J'espère trouver le soleil et un coin tranquille. Peut-être même un coin de plage, du côté d'Essaouira, plus tard. Pour l'instant, je tiens mon budget, mais je me rends compte que plus je vais dans le sud, surtout les cités impériales, plus les prix y sont élevés. Alors, à Fès, j'ai trouvé une piaule à 150 dh, mais je mange pour 150 dh aussi, dans la journée. Rien de mirobolant, un peu moins de quinze euros, mais c'est au dessus de mon rythme de dépenses idéal. À Meknès, j'escompte une chambre à 250 dh à peu près. Une bonne nuit dans un bon lit.
Sylvain et Sylvaine sont allés à l'aéroport en fin de matinée, et c'est drôle, les saluer de loin dans leur taxi, c'était comme si c'était moi qui partais, à nouveau. Le même déchirement, la même excitation. Et le sourire qui me prend par surprise quand je me retourne vers la ville. Mais je papote, je papote, alors que je suis dans la pension Taalâ, toujours à Fès, en compagnie de mes deux nouveaux amis.Ce sont les gardiens du lieu. Leurs prénoms, il faudra que je me les fasse répéter quelques fois avant de les retenir, il s'agit de Mouhcine, le réceptionniste, qui glandouille pas mal, toute la journée, entre deux prières, et Aïcha, la femme de ménage, responsable de la lessive, et de tout ces trucs de bonne femme.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire