Vingt-deuxième jour
Je suis toujours dans le
train, bien calé. Un vieux train corail confortable, qui m'amène à
Marrakech, mais aussi en enfance. Une jeune femme charmante, dont le
visage blême et délicat sort d'un tunnel de toile marronnasse,
s'est installée à côté de moi. Un arrêt en plein désert, rouge.
Je remarque avec une sorte de sanglot lent, interne, que les
contreforts de l'Atlas ne ressemblent en rien aux montagnes que je
connais.
Vingt-deuxième jour
On est mardi 17 avril, la
nuit est venu enchanter le paysage, juste avant les lumières jaunes
de Marrakech. La ville m'apparaît déjà comme nulle autre au Maroc.
Je me sens plutôt à l'aise, maintenant, si je veux prendre iun
taxi, ou trouver un hôtel, mais en arrivant sur le parvis de la
gare, il est vrai que tu es une cible, un peu plus qu'ailleurs.
Arnaquech se manifeste dès mes premiers mètres hors de la gare, un
taxi qui propose de m'emmener pour 20 euros jusqu'à la médina.
Autant dire qu'il m'a pris pour un Américain. J'ai payé 35 dh, et
encore, je me suis fait enflé. D'ailleurs il m'a aussi largué
n'importe où, à l'entrée de la médina, mais bon, en pleine nuit,
moi qui n'ai jamais posé le regard dans le coin, pas super cool,
quoi, le mec, et je me suis perdu, ça n'a pas loupé. Un
« rabatteur » m'a repéré devant un cinéma ou je
fouillais mon guide du Routard dont je ne sais jamais lire la carte,
et c'est quand même bizarre ça je n'ai jusque là jamais eu de
souci avec les cartes. Quoique. Je crois avoir eu des soucis déjà à
Madrid et Barcelone. Ce qui m'a désorienté, c'est la nuit,
l'absence de plaques de rue. Et la foule, énorme, une vomissure
pleine de grumeaux, dont j'imaginais, et j'avais raison, qu'elle
allait se répandre sur la place Jemaa-El-Fna. D'ailleurs, le
rabatteur, m'amène devant plusieurs réceptions avant de me trouver
une chambre. Un hôtel trop cher, mais confortable et proche de la
place fameuse, le centre touristique de la médina. C'est sur cette
place que je trouve à manger pas trop cher et pas trop bon non plus.
Demain va être une journée d'exploration, il me faudra trouver
quelques repères. Le tenancier de l'hôtel veut déjà me vendre une
expédition dans les montagnes, je fais mine de m'intéresser, mais
je suis trop méfiant pour l'instant. Et pardon mais j'ai un budget à
tenir.
Bon dieu j'étais à dix
bornes de me douter que les vacances de pâques étaient une haute
saison. Tout va se compliquer notamment sur les prix.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire