vendredi 16 novembre 2012

Mes carnets du Maroc (44)

Vingt-sixième jour.
Réveil à 18 h 30. Pas une petite sieste. Simon, le beau-frère, était déçu, paraît-il, ils sont tous trois allé frapper à ma porte et moi je dormais. J'en avais besoin. Je le sentais dans mes jambes, dans une lassitude. Je suis allé sur la terrasse regarder les changements de couleurs au couchant. Le vent froid m'a fait frissonné. Me voilà dans le salon, Simon toujours aussi prévenant et francophile, nous nous présentons et je suis très heureux de l'entendre me raconter sa vie. Une salade marocaine divine, un tajine aux légumes de cuisine familiale, bonheur familial inside, puis deux oranges à la cannelle... et le retour du beau-frère qui me propose de faire le thé, ce que j'accepte avec un reste de gourmandise. Je suis repu comme jamais depuis que je voyage, mais non point de récits, et celui de Simon m'intéresse, Simon qui a une histoire assez extraordinaire, comme il le dit lui-même, puisqu'il a réalisé le rêve de tant de Marocains en côtoyant le roi. Avant de chuter au plus bas de l'échelle sociale, sans ressource, errant et alcoolique, à Casa.

Vingt-septième jour
Cet endroit me revigore. La maison est en construction depuis neuf ans, pourtant, faite dans les règles de l'art berbère, elle me paraît saine et je m'y sens bien. Je n'arrête pas de penser à la maison de Coraline, à Vega, à cause de ce patio où les femmes rejouent une scène que mon amie a probablement vécue enfant, ces grandes lessives joyeuses de printemps, et les enfants qui tournent autour. Une petite fille, celle des propriétaires, avec sa queue de cheval dansante, son espièglerie, son énergie, et aussi sa gentillesse, me font penser à elle. C'est drôle, cette façon, ce désir d'embrasser tout de Coraline, la gamine, la jeune fille que j'ai connue, la femme que je connais, celle qu'elle devient, la vieille. Je suis sûr que Coraline ressemblait, enfant, à ce sautillant petit bouton de rose sauvage. Pour la première fois, je ne ferme pas à clefs ma chambre, cela ne me semble pas nécessaire. Le symbole a son effet, je me détends.

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